Thursday, November 30, 2006

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"Je vous aime, premièrement, pour vos cheveux tressés en queue de coq, Deuxièmement, pour votre conversation charmante, Troisièmement, pour vos joues creusées en fossettes, Quatrièmement, pour vos dents plus éclatantes que des grains de jais, Cinquièmement, pour votre couvre-sein auquel pend un talisman, Sixièmement, pour votre chapeau de latanier muni d'une jugulaire de soie si douce, Septièmement, pour votre sage conduite, Huitièmement, pour votre visage qui s'éclaire si joliment lorsque vous parlez, Neuvièmement, parce que vous vivez seule, Et dixièmement, parce que vos yeux sont chargés d'amour pour moi".

Canons de beauté du début du 20è siècle: dents noires laquées et cheveux tressés en crête de coq...(Chanson populaire, traduction Duong Đinh Khuê)

Jeune femme vietnamienne. Auteur de la photo (?)

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Courrier à un cousin en France,

Cher cousin,

Je suis en train de suivre des cours d'Informatique. J'ai appris à utiliser Outook Express, c'est bien pratique pour l'envoi de photos. Je te fais suivre un diaporama, envoyé par des amis, avec de très belles photos de jeunes femmes vietnamiennes d'antan, accompagné par la musique de Phạm Đình Chương. L'auteur du "pps" remercie le photographe, l'auteur de ces merveilleuses photos, de lui avoir donné l'inspiration pour composer ce diaporama. Je remercie mes amis et correspondants pour leurs envois.

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Permets-moi de te faire suivre un autre fichier ci-dessous, qui n’est pas aussi distrayant. Mais je te l’envoie quand même, car ce message a une signification pour moi.

Il s’agit de la construction d’un Mémorial pour le Vietnam dans la région parisienne.

Au début, je me suis demandée: pourquoi ?

Pourquoi construire un édifice en béton, dépenser de l’argent, pour un idéal qui me semble abstrait ?

Par la suite, j’ai cherché à comprendre…

J’ai pensé à nos oncles disparus pendant la guerre. J’ai pensé aussi à nos petits cousins, restés au Vietnam après la chute de Saigon.

L’oncle Khiêm, venu du nord, après la soi disante libération du pays, leur a rendu visite. Epoque de misère et de vengeance. Les habitants du sud étaient malmenés, nos cousins n’avaient plus accès à l’école. Ils ont supplié l’oncle de les aider, de les emmener avec lui au nord. Mais l’oncle a dû refuser. Déjà, il avait du mal à assumer la charge de sa propre famille…

Ai et Anh décidèrent donc de quitter le pays par la mer. C’était dans les années 80. Leur mère sacrifia toutes ses économies, pour leur fuite. Bảo, le 3è frère, le petit dernier, demanda à les suivre, il n’aurait pas le courage de s’enfuir seul plus tard...

Ils furent donc partis en mer, tous les trois…

Et nous n’avons plus jamais de nouvelles d’eux...

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Je te joins cette photo, prise à la villa Kerylos, à Beaulieu Sur Mer. C'est une splendide villa grecque reconstituée, que j'ai eu l'occasion de visiter, sur la Côte d'Azur, avec vue sur la presqu 'ile de Saint-Jean-Cap-Ferrat.*******View image

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La Méditerranée antique, avec la déesse Athéna et le Dieu Apollon, cela n’a rien à voir avec l’Océan Pacifique de chez nous, me diras-tu, mais ces vagues me font penser à nos infortunés…******* Vagues vues de la Villa Kerylos: View image

Pour accompagner mon courrier, j'aimerai ajouter cette mélodie apprise pendant notre jeunesse. Elle se termine cependant par une note heureuse. C'est la légende de Saint Nicolas :

Ils étaient trois petits enfants qui s'en allaient glaner aux champs. Ils sont allés et tant venus que sur le soir se sont perdus. Ils sont allés chez le boucher : - boucher, voudrais-tu nous loger ?

- Entrez, entrez, petits enfants, Il y a de la place assurément. Ils n'étaient pas sitôt entrés que le boucher les a tués. les a coupés en petits morceaux et puis salés dans un tonneau.

Saint Nicolas au bout de sept ans vint à passer dedans ce champ, alla frapper chez le boucher : - boucher, voudrais-tu me loger ? - entrez, entrez Saint Nicolas. Il y a de la place, il n'en manque pas.

- Du petit salé je veux avoir qu’il y a sept ans est au saloir. Quand le boucher entendit ça, bien vivement il se sauva. - Petits enfants qui dormez là, je suis le grand Saint Nicolas.

Le grand Saint étendit trois doigts, les trois enfants ressuscita. Le premier dit : « j’ai bien dormi. » Le second dit : « et moi aussi. » « Je me croyais au paradis » A ajouté le plus petit.

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Je t'écris ces quelques lignes en souvenir de nos disparus...

"Ils étaient 3 petits enfants, qui sont allés glaner dans l’océan..."

Musique: http://www.vivenoel.com/contes/chansons/stnicolas2.htm

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Invitation: Download file